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Les nouvelles configurations familiales toujours peu visibles dans les politiques publiques

22/05/2023
Forum "Divorce et séparation: rôle des professionnel·les" - ©Christelle Burri

Lundi 8 mai 2023, plus de 50 professionnel·les et expert·es se sont réuni·es pour échanger au sujet des familles divorcées ou séparées. Ils et elles se sont penché·es plus particulièrement sur les liens intrafamiliaux et notamment sur la relation entre enfant et parent non-gardien ainsi que la relations entre l’enfant et sa belle-famille (parents sociaux).

Lire l'éditorial "Prendre la famille par la main" (en ligne / pdf) et l'article "Mieux protéger les enfants quand leurs parents se déchirent" (en ligne / pdf) parus dans le 24 Heures du 6 juin 2023.

Chaque séparation induit une reconfiguration des relations familiales, notamment avec les enfants. Dans 85% des cas, le parent non-gardien est le père, qui risque une réduction de contact avec ses enfants. Quel rôle ont les professionnel·les entourant cette séparation dans la préservation de ces liens? Quels sont les besoins des familles? Afin d’identifier des pistes de réflexion, une étude explorative a été menée dans le Canton de Vaud par la Prof. Laura Bernardi et Gentiane Schwarzer. Dans le cadre de cette étude, les chercheuses ont conduit des entretiens avec divers prestataires de services (associations, tribunal, avocat·es, institutions parapubliques) ainsi qu’avec les familles qui y ont fait recours.

Une table-ronde a réuni Alessandra Duc Marwood (CHUV / Les Boréales), Carine Carvahlo Arruda (députée PS, responsable égalité UNIL), Gloria Repond (HES-SO VS) et Frédéric Vuissoz (Direction générale de l’enfance et de la jeunesse, Vaud) afin de débattre des façons de mieux protéger les liens familiaux en situation de séparation. Trois courtes conférences ont débuté ce forum, avec une première intervention au sujet des enjeux au sein de la famille recomposée.

La Dre Gloria Repond a rappelé que plus de 60% des personnes rencontrées éprouvaient des difficultés dans la relation entre (beau-)parent et enfant. 70% d’entre elles et eux jugent d’ailleurs que vivre dans un foyer recomposé comporte des difficultés, au-dessus du seuil clinique. Dans ce cadre, diverses prestations sont identifiées pour soutenir ces familles et notamment la mise à disposition d’espaces de parole pour les familles recomposées, afin qu’elles soient socialement reconnues.

Voir la présentation complète en PDF de Gloria Repond

La psychiatre Alessandra Duc Marwood s’est concentrée sur les familles vivant une situation de violence ou d’emprise. Dans ces cas, travailler sur les parentalités parallèles est indiqué si les perceptions que les parents ont des enfants sont semblables, et que les divergences sont liées à des principes éducatifs. En revanche, les parentalités parallèles sont nocives pour le développement de l’enfant si elles touchent aux compétences de l’enfant. Elle souligne également que les soignant·es doivent veiller à juxtaposer les regards des deux personnes du couple et de travailler en réseau afin de bénéficier d’une image aussi complète que possible.

Voir la présentation complète en PDF d’Alessandra Duc Marwood

Gentiane Schwarzer a présenté les résultats de l’étude exploratoire menée à l’Université de Lausanne, qui se concentre sur la fragilité des liens au sein des familles recomposées. Cette recherche comporte trois enjeux majeurs :  étudier la fragilisation des liens : agir sur les conflits parentaux et préserver les liens au sein de la famille recomposées. Parmi les pistes d’action, elle a notamment identifié l’augmentation de l’offre de formation des professionnel·les et des outils pour mieux répondre aux enjeux (type de conflit, besoins des familles recomposées) ; la mise en place de garde-fous contre les fausses allégations d’un parent envers l’autre et renforcer la justice réparatrice ; le renforcement du travail en réseau.

Voir la présentation complète en PDF de Gentiane Schwarzer