Des données représentatives sur la façon dont les femmes provoquent des avortements et leurs conséquences sont essentielles pour mesurer la sécurité de l'avortement. Cependant, en raison de la nature stigmatisée de l'avortement, il est difficile de mesurer les détails des procédures lorsque celles-ci se produisent en dehors du cadre de la loi et n'entraînent pas de complications enregistrées dans les statistiques hospitalières. Il existe donc peu de données empiriques au niveau de la population sur la manière dont les femmes mettent fin à leur grossesse dans les pays où l'accès aux services d'avortement est très limité, ainsi que peu de données sur les effets secondaires et les complications liées aux méthodes qu'elles ont choisies et à la recherche de santé pour ces complications. Les récents développements en matière de méthodes d'enquête indirecte pour étudier les comportements stigmatisés/illégaux et les populations cachées sont susceptibles d'améliorer la qualité des données recueillies sur la sécurité de l'avortement dans des contextes restrictifs : toutes reposent sur le partage d'informations sur les pratiques stigmatisées dans les réseaux interpersonnels. Nous proposons d'affiner et de piloter deux de ces méthodes basées sur les réseaux afin de valider leur utilisation pour la collecte de données (quasi) représentatives sur la sécurité de l'avortement dans les grandes enquêtes sur la santé des populations. Ces deux approches sont les suivantes : (i) une méthode modifiée de déclaration par un tiers anonyme (ATPR) intégrant des éléments de la méthode de mise à l'échelle du réseau et (ii) l'échantillonnage dirigé par le répondant (RDS). Nous mènerons cette étude pilote dans deux sites de systèmes africains de surveillance sanitaire et démographique (HDSS), l'un urbain (Nairobi, Kenya), l'autre comprenant une ville et des villages adjacents (Kaya, Burkina Faso).