Mercredi 13 décembre 2023, Clément Meier a défendu sa thèse et obtenu un doctorat en sciences humaines et sociales de la médecine et de la santé de l'Université de Lausanne. Toute l'équipe du Centre LIVES le félicite pour ce bel accomplissement! Dans sa thèse, le Dr Meier observe qu'en Suisse, environ un adulte âgé sur trois présente un faible niveau de compétence en santé et rencontre des difficultés à gérer les questions liées à la santé. Ceci peut les mener à prendre de mauvaises décisions en matière de santé en fin de vie. Il souligne également la nécessité pour la Suisse de créer de nouvelles politiques de santé publique visant à renforcer les compétences en matière de soins de fin de vie des personnes âgées afin de leur permettre de faire des choix plus éclairés.
Sa thèse, dirigée par le Prof. Jürgen Maurer, s'intitule "Une perspective de santé publique sur les compétences en matière de santé en fin de vie des personnes âgées en Suisse". Le Dr Meier se penche sur l'approche des soins de santé. Celle-ci a évolué d’un modèle paternaliste vers un autre modèle centré sur le patient et mettant en avant l'importance de la prise de décision individuelle, notamment face aux défis de fin de vie qui sont accentués par le vieillissement de la population et les avancées technologiques médicales.
Ce changement souligne l’importance d'explorer les compétences en santé des individus leur permettant de prendre des décisions complexes. Malgré son importance, la recherche sur les compétences en matière de soins de fin de vie est limitée. Des études récentes, en particulier en Suisse, suggèrent que de nombreux adultes âgés n'ont pas une compréhension claire des options de soins de santé en fin de vie qu’eux-mêmes ou leurs proches pourraient devoir choisir. Dans sa thèse, le Dr Meier a présenté une synthèse complète des recherches récentes sur les compétences en matière de soins de fin de vie chez les adultes âgés en Suisse, utilisant les données de l'Enquête sur la Santé, le Vieillissement et la Retraite en Europe (SHARE). Son travail vise également à introduire et valider un nouvel instrument conçu pour mesurer les compétences subjectives des individus en matière de soins de fin de vie (S-EOL-HLS).
Les résultats présentés dans cette thèse de doctorat montrent qu'en Suisse, environ un adulte âgé sur trois présente un faible niveau de compétence en santé et rencontre des difficultés à gérer les questions liées à la santé. Par ailleurs, d'importantes incompréhensions subsistent concernant diverses situations médicales de fin de vie, beaucoup surestimant ou sous-estimant l'efficacité de certains traitements. Des facteurs comme le sexe, les difficultés financières, l'âge et les différences linguistiques étaient également associés à l'inexactitude de ces perceptions. Par exemple, seulement 9,3% connaissaient les chances de survie après une réanimation cardiopulmonaire pratiquée sur une personne de 70 ans hors d'un hôpital, les personnes connaissant les chances de survie étant nettement plus enclins à préférer ne pas être réanimés.
La nouvelle échelle, S-EOL-HLS, semble mesurer efficacement les compétences en matière de soins de fin de vie chez les adultes âgés, avec des scores plus élevés associés à une meilleure connaissance des situations médicales de fin de vie et à un engagement plus proactif dans la planification anticipée des soins. En conclusion, les études mises en évidence soulignent la nécessité pour la Suisse de créer de nouvelles politiques de santé publique visant à renforcer les compétences en matière de soins de fin de vie des personnes âgées afin de leur permettre de faire des choix plus éclairés, ce qui pourrait conduire à une amélioration de la qualité des soins de santé en fin de vie pour les individus, leurs proches et les prestataires de soins.